2022
Cairn
Pierre Verrelle et al., « La radiothérapie « FLASH ». État des lieux 2021-2022 », Innovations & Thérapeutiques en Oncologie, ID : 10670/1.5wt5o5
Grâce à l’essor technologique considérable réalisé au cours des 15 dernières années, l’irradiation thérapeutique a vu sa précision et sa sélectivité fortement augmentées, ouvrant la voie à des hypofractionnements extrêmes et de fait curatifs. Toutefois, seuls les patients pour lesquels le volume de la (ou des) cible(s) tumorale(s) reste limité peuvent bénéficier de ce progrès majeur, les volumes cibles importants posant toujours problème, en raison soit d’un contrôle tumoral insuffisant, soit d’une toxicité impactant la qualité de vie des patients guéris. La découverte à l’Institut Curie de l’effet « FLASH » pourrait changer la donne car cette modalité innovante d’irradiation à très haut débit de dose, peu dépendante de la nature de la particule, majore l’index thérapeutique en réduisant la toxicité sur le tissu sain sans altérer l’efficacité antitumorale.En dépit d’avancées remarquables au niveau physicochimique, cellulaire ou tissulaire, une partie des mécanismes moléculaires sous-tendant l’effet FLASH reste à découvrir. En revanche, l’épargne spécifique des tissus sains qui caractérise l’effet FLASH a été retrouvée dans tous les organes testés à ce jour chez l’animal. Un effort considérable des industriels est en cours pour concevoir ou adapter des machines dédiées à la radiothérapie FLASH. Plusieurs essais cliniques sont en préparation et on peut raisonnablement espérer que l’irruption du FLASH en clinique élargira les indications de la radiothérapie curative, notamment chez les enfants.