Un fonctionnaire retraité du village de Moulinet (Alpes Maritimes) évoque ses souvenirs concernant la seconde guerre mondiale et l'après-guerre

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13 octobre 2006

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Enquêtes d'histoires orales dans les vallées de la Roya et de la Bevera

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commanditaire : MSH de Nice et al., « Un fonctionnaire retraité du village de Moulinet (Alpes Maritimes) évoque ses souvenirs concernant la seconde guerre mondiale et l'après-guerre », Ganoub, archives sonores de la recherche, ID : 10670/1.5xsuf6


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Surnommé "Panis", du surnom de son grand-père, l'informateur est originaire de Moulinet. Son grand-père exerçait en tant que boucher maquignon et vivait de la culture de céréales et de légumes alors que sa grand-mère et sa mère tenaient une concession de tabac. Il entre à l'école dès 5 ans et se souvient d'avoir parlé le moulinois avant de savoir le français. En 1940, avec l'arrivée des italiens, des routes et des forts sont construits dans l'Authion. Les moulinois vivent alors de la contrebande. Au départ des italiens au début des années 1940, les villageois se servent dans leurs réserves et certains passeurs profitent des denrées laissées par les italiens pour se faire de l'argent. Au moment du débarquement, l'informateur n'a que neuf ans et doit garder les vaches. Il est aussi enfant de chœur. Le pays était alors très religieux et l'informateur se souvient du curé du village qui organisait le patronage et montait des pièces de théâtre pour l'occasion. En 1944, le débarquement apporte son lot de blessés et de fusillés. Les américains commencent à bombarder la région et les villageois fuient les bombardements en descendant à Sospel. L'informateur perd son père dans une explosion d'obus pendant cet événement. Une fois à Sospel, les villageois partent à Breil et se dirigent vers l'Italie où ils sont logés dans des casernes. Cet événement a définitivement partagé les moulinois en deux camps : les collaborateurs et les résistants. L'informateur se souvient notamment de quatorze familles juives réfugiées à Moulinet qui ont été arrêtées suite à une dénonciation. A la libération en 1945, tout est brûlé et les villageois, grâce à l'action de l'entraide française et la création d'une coopérative, reconstruisent peu à peu le village. C'est alors que la mère de l'informateur décide de l'inscrire au concours d'entrée en 6ème et l'informateur part étudier à Nice pendant 7 ans. La vie à Moulinet est devenue très difficile après le retour au village : la mère de l'informateur a beaucoup souffert des exactions, procès et conflits survenus entre les villageois après la guerre car elle s'était battue pour le rapatriement des moulinois. La vie du village s'est finalement calmée et Moulinet est devenu un village touristique.

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