12 décembre 2017
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/
Cécile Poussard et al., « Les marques linguistiques de l'inférence en L2 : étude d'entretiens en anglais à propos d'un extrait de film. », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.5yq8tp
Quelles marques linguistiques (hésitations, répétitions, marques d’incompréhension...) ou non linguistiques (gestes, mimiques) sont les traces d’une activité cognitive d’inférence chez les apprenants de L2 et dans quels contextes ? Quelles stratégies discursives sont mises en place ? À partir d’un recueil d’entretiens effectués avec des étudiants de deuxième année d’anglais LLCER et LEA après le visionnement d’un extrait de film qui présente, à un moment donné, une difficulté d’interprétation, l’analyse des productions orales montre que les locuteurs de L2 ont recours à des formes manifestant l’activité d’inférence : cheminement de l’inférence à travers l’utilisation de liens logiques et de verbes cognitifs ; approximation ; comparaison ; modalisation ; expression d’hypothèses. Au-delà de la variété des marques linguistiques d’inférence relevées, la discussion se centre sur la question suivante : peut-on dégager des caractéristiques spécifiques aux locuteurs de L2 ? Il semble que, chez ces locuteurs de L2, la portée des inférences effectuées se limite à la syntaxe élocutionnelle du passage avec une prépondérance des références aux indices visuels. Si l’on compare leurs productions à celles d’anglophones recueillies dans des conditions identiques, on note également que cette limitation freine une interprétation plus large de la situation, les anglophones ayant accès à l’implicite de la situation.