Le proverbe chez Sebastian Franck : traduction empirique de sa conception de l'histoire

Résumé Fr

Avec la publication de ses Adagia au début du xvie siècle et leurs nombreuses rééditions, Érasme ouvre l’âge d’or du proverbe dans les pays de langue allemande. À sa suite, Sebastian Franck, adversaire acharné de Martin Luther et auteur d’une volumineuse chronique publiée en 1531, va mettre cette ressource inépuisable au service de la transmission de sa conception théologique de l’histoire : en recourant à ces «récits potentiels» porteurs d’une sagesse immémoriale, l’historien développe une véritable stratégie d’écriture dans laquelle le proverbe devient un instrument privilégié pour gagner la confiance du lecteur, ces images omniprésentes dans l’inconscient collectif étant injectées dans le texte pour favoriser l’adhésion aux idées subversives de l’auteur. Grâce à une analyse succincte du propos d’Érasme et à une étude approfondie de quelques proverbes récurrents chez Sebastian Franck, la spécificité de l’écriture franckienne apparaît clairement : à partir de quelques exemples précis, cet article met au jour la nature de l’intégration à l’écriture de ces vecteurs de confiance que constituent les proverbes et s’interroge à partir de cette analyse sur la possible transposition d’une langue à l’autre de ces « images codées » propres à un milieu linguistique, social, politique et religieux.

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