2013
Cairn
Édouard Durand, « L'autonomie de l'enfant. Construire un passé positif », Le Sociographe, ID : 10670/1.5zl0tp
Le droit de la famille connaît aujourd’hui des mutations profondes, amorcées à la moitié du XXe siècle, en germe déjà depuis la fin du XIXe siècle. C’est l’affirmation simultanée et indissociable des droits de la femme et des droits de l’enfant qui a soutenu cette évolution. Ces mutations peuvent être relues par le prisme de l’autonomie de l’enfant : autonomie à laquelle il aspire sans doute, et c’est peut-être d’ailleurs le propre de l’enfance. Toutefois, cette autonomie pourrait aussi se révéler comme une injonction prématurée faite à l’enfant qui doit pouvoir progressivement construire une autonomie à l’intérieur de la collectivité sans laquelle elle n’aurait pas de sens. Sans transmission des valeurs, sans langage et sans capacité de contenir ses pulsions, l’autonomie ne serait alors qu’abandon de l’enfant dans le gouffre de l’anomie.