2004
Cairn
Odile Krakovitch, « Paris sur scène au xixe siècle : Mythe ou décor ? », Sociétés & Représentations, ID : 10670/1.5zmd6q
Paris, dans le théâtre de la Restauration, n’est le plus souvent qu’un décor. Très vite, à partir de 1830, avec la multiplication des mélodrames sociaux, naît le mythe de Paris qui représente la rupture d’une certaine cohésion de la population, les désillusions, la fin des certitudes et de la confiance. La Ville symbolise désormais la solitude, l’inadaptation de l’individu ; Paris attire et fait peur, personnage maléfique et bénéfique. L’adéquation des classes sociales avec les quartiers, en même temps que leur séparation, qui apparaît dans des drames comme Le Chiffonnier de Paris, ou Les Rues de Paris, préfigure ce que sera la capitale sous le Second Empire, à partir de 1860. Paris, à cette date, toujours présent dans les titres des pièces, redevient au théâtre ce qu’il était au début du siècle, un simple décor; il disparaît en tant que personnage, lieu et symbole des conflits, vrai sujet dramatique.