27 août 2015
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Robles Fanny, « De la pierre à la page, de la scène aux savants : Fixer l’identité des ‘Aztec Children’, 1851-1901 », Loxias-Colloques - Collection d'actes de colloques du CTEL, ID : 10670/1.5zx55j
Dans son livre à succès Incidents of Travel in Central America, Chiapas, and Yucatan, publié en 1841, l’explorateur américain John Lloyd Stephens (1805-1852) décrit sa découverte des ruines mayas en Amérique centrale et son rêve de les faire parvenir à un musée américain. Une dizaine d’années plus tard, deux explorateurs, inspirés par son récit de voyage, déclarent avoir trouvé une cité perdue, dans laquelle ils auraient capturé deux enfants prêtres appartenant à une « race » antique aux traits anatomiques très spéciaux. Connus sous les noms de Maximo et Bartola, ces enfants sont exhibés en tant qu’ « Aztec Children » ou « Aztec Lilliputians », d’abord aux États-Unis en 1851, puis en Angleterre en 1853, avant de partir pour la France et l’Allemagne. La durée de l’exposition des enfants et les débats qu’ils ont suscités en font un cas d’étude unique, témoin des premières décennies de l’ethnologie en tant que discipline : ils permettent de comprendre les rapports entre cette dernière et l’art, l’archéologie, l’empire et, de façon peut-être moins attendue pour le lecteur d’aujourd’hui, le monde du spectacle.