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Anikó Oroszlán, « “Art made tongue-tied by authority”: Re-Gendering Prospero and Lear in Contemporary Hungarian Theatre », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.60d6a4...
Sur la scène shakespearienne, l’actrice se définit toujours par absence ou exclusion. Elle doit faire face à des attentes sociales rigides qui la définissaient comme subordonnée à l’autorité du dramaturge et de ses camarades acteurs. Les représentations shakespeariennes qui ont une distribution entièrement masculine ont toujours été mieux acceptées que les spectacles à la distribution entièrement féminine, particulièrement dans les cas où il semble crucial que le personnage principal soit également un homme/un mari/un père. Dans mon article, j’analyse les représentations du théâtre hongrois contemporain dans lesquelles le protagoniste tragique, caractérisé par une masculinité hégémonique et une forte autorité, est interprété par une actrice. Mon but est d’explorer dans quelle mesure une distribution féminine met en question une interprétation mimétique, et de savoir si elle peut provoquer la perception du spectateur, l’autorité du dramaturge et la tradition théâtrale et dramatique (hongroise) généralement reliée à Shakespeare. Je soulève aussi la question de savoir comment la représentation du pouvoir politique est transformée dans des spectacles à la distribution inversée. En se référant à des exemples internationaux de personnages tragiques interprétés par des actrices (Fiona Shaw en 1995, Vanessa Redgrave en 2000, Harriet Walter en 2016, par exemple), mon article portera sur The Tempest par la compagnie hongroise Subotica Theatre (2018) et King Lear par le Csokonai Theatre de Debrecen (2019).