2001
Cairn
Nicole Jeammet, « Sujet de désir, sujet de foi. Après Freud, quelle religion ? », Raisons politiques, ID : 10670/1.60ey6d
Les découvertes psychanalytiques ont profondément bouleversé notre façon de penser l’homme, mais aussi de penser Dieu. Elles ont été, cependant, marquées par des courants divers. Bien sûr, c’est à Freud qu’on les doit : révélant le concept d’inconscient, il a introduit un doute durable sur un sujet qui se croyait jusqu’alors « maître chez lui » et sur un Dieu qu’il découvre créé par les désirs d’immortalité et de toute-puissance de l’homme. Lacan, lui, délaissant la sphère du biologique propre à Freud, a mis l’accent sur le langage. Cette dimension structuraliste a permis que s’opère un certain concordisme entre pensée psychanalytique et pensée catholique. Aujourd’hui, et même si ces deux courants sont toujours fortement représentés, une troisième voie est apparue, ouverte par Winnicott. S’appuyant sur les expériences relationnelles mère-enfant, il propose un modèle théorique qui nous permet de penser autrement : le modèle paradoxal d’un trouver/créer le monde.