2011
Cairn
Bertrand Mathieu, « Chapitre 6. La dignité, principe fondateur du droit », Journal International de Bioéthique, ID : 10670/1.60fce0...
Le principe de dignité a fait une apparition remarquée dans le champ juridique à l’occasion de l’adoption des premiers textes relatifs à la bioéthique. Il y a en effet une corrélation évidente entre la nécessité d’encadrer certaines pratiques et le principe de dignité humaine. Cette reconnaissance, qui se manifeste tant dans le droit international et européen que dans les droits nationaux, est marquée par certaines ambiguïtés quant à sa signification et à sa portée. C’est alors à l’exercice d’une analyse juridique que ce principe doit être soumis. Il présente, de ce point de vue, trois caractéristiques principales, c’est un principe matriciel, indérogeable et il constitue un droit objectif. Aujourd’hui, au-delà de sa reconnaissance formelle, l’effectivité du principe de dignité est affaiblie par une tendance à faire prévaloir l’exigence de liberté, en tant que droit subjectif. Au-delà du débat idéologique sur cette question, c’est la protection de l’individu qui est en jeu.