2017
Cairn
Jean-Baptiste Santamaria, « La circulation des officiers de finances dans l’État bourguignon (milieu xive-fin xve siècle) », Revue du Nord, ID : 10670/1.60v0bf
Le rassemblement de nombreuses principautés au sein de l’État bourguignon, les liens entretenus par les ducs Valois avec la monarchie et les pratiques ambulatoires de la cour ont fortement accéléré un phénomène déjà attesté à la fin du xiiie siècle : la mobilité des officiers de finances. Trésoriers, receveurs, maîtres des comptes recrutés au sein du clergé, des bourgeoisies urbaines et des milieux bureaucratiques ont le plus souvent, pour faire carrière, dû abandonner un cadre strictement local, sauf à demeurer dans des offices domaniaux de faible envergure. Si l’enracinement d’institutions centrales a favorisé de nouvelles implantations dans des « capitales » comme Dijon et Lille, les grandes villes essentielles au fonctionnement des finances princières comme Bruges ont également attiré leur lot de financiers avides d’adopter les modes de résidence et de consommation artistique des élites urbaines et curiales, quitte à s’exposer en 1477 à un retour de flammes dans le mouvement de contestation de la centralisation opérée par Charles le Téméraire. Reste que la volonté d’ancrer leur famille dans une terre, condition d’accès à la noblesse, a souvent poussé les plus hauts officiers de finances à maintenir leurs attaches dans leur territoire d’origine, s’inscrivant dans un jeu complexe entre global et local.