1987
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Patrice Guillamaud, « La médiation chez Aristote », Revue Philosophique de Louvain (documents), ID : 10.2143/RPL.85.4.2013538
La médiation a chez Aristote un rôle fondamental. Elle est, au niveau gnoséologique, le moteur du syllogisme scientifique, parce qu'elle est, au niveau ontologique, l'essence. Pourtant la médiation doit dans le discours, rester à sa place de médiation, car si la médiation se médiatise elle-même et constitue le point de départ et la fin du syllogisme, celui-ci devient dialectique et n'exprime plus la réalité de l'essence, laquelle ne peut être elle-même connue que par l'immédiateté de l'intuition. Cette perversion de la médiation scientifique en médiation dialectique est analogiquement la même que la perversion chrématistique de la médiation économique, à savoir la monnaie. Si plus tard la médiation dialectique recevra chez Hegel, un statut ontologique, il n'en reste pas moins que la médiation aristotélicienne lui est irréductible et est corrélative d'une ontologie elle-même irréductible à l'ontologie hégélienne.