La FIFA, agent de protection contre l'esclavage moderne ?

Résumé En Fr

The bright side of football is well known. A universal sport practised by tens of millions of human beings, it is also a spectacle followed by several billion of them, in unison during the quadrennial World Cup. Its sporting, educational, entertaining, spectacular and even aesthetic dimensions, however, compete with a darker side, rich in "sporting deviances": financial excess, corruption, violence, cheating and human rights violations.The 'World Cup construction sites' affair shows the world football's governing body in a new, not to say unexpected light: that of an agent in the fight against modern slavery. By revealing the legal foundations of this new function of FIFA (I), before analysing its levers (II), the present contribution will study the way in which a private transnational actor, which is also a global regulator, is likely to contribute in an original way to the international protection of human rights.

La face lumineuse du football est bien connue. Sport universel pratiqué par des dizaines de millions d'êtres humains, il est aussi un spectacle suivi par plusieurs milliards d'entre eux, à l'unissons lors de la Coupe du monde quadriennale. Ses dimensions sportive, éducative, divertissante, spectaculaire, esthétique même, le disputent toutefois à une face plus sombre, riche de « déviances sportives » : la démesure financière, la corruption, la violence, la triche, ou les atteintes aux droits humains.L’affaire des ‘chantiers de la Coupe du monde’ fait apparaître l’organisation faîtière du football mondial sous un jour nouveau, pour ne pas dire inattendu : celui d’un agent de la lutte contre l’esclavage moderne. En mettant au jour les fondements juridiques de cette nouvelle fonction de la FIFA (I), avant que d’en analyser les leviers (II), la présente contribution étudiera la manière dont un acteur privé transnational, par ailleurs régulateur global, est susceptible de contribuer de manière originale à la protection internationale des droits humains.