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Amélie Blom, « Les « martyrs » jihadistes veulent-ils forcément mourir ?: Une approche émique des mécanismes de la radicalisation auto-sacrificielle au Pakistan », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10.3917/rfsp.615.0867
La plupart des travaux sur les attentats suicides construisent, à partir d’une prosopopée dépendante de sources problématiques, un « martyr » d’emblée motivé à mourir. Les récits de vie de recrues jihadistes pakistanaises montrent que les motivations individuelles pourraient en réalité être une énigme moins fondamentale que les temps et, surtout, les mécanismes sociaux de cette radicalisation. La fuite en avant, le pari adjacent et le désir d’encadrement sont trois mécanismes que cette perspective émique permet d’identifier. Elle conduit également à émettre l’hypothèse « en creux », en questionnant les causes du désengagement, que le passage à l’acte ne s’explique ni par la sociabilité primaire du militant, ni même forcément par une volonté de mourir : des techniques collectives de création du consentement et des décisions individuelles « absurdes » peuvent également le rendre intelligible.