Prise en charge des personnes sans chez-soi : intérêt du dossier médical partagé ?

Résumé En Fr

Aim: To assess the acceptability for GPS to use the French shared Electronic Health Record (Dossier Médical Partagé, “DMP”) when caring for Homeless People (HP). Methods: Mixed, sequential, qualitative-quantitative study. The qualitative phase consisted of semi-structured interviews with GPs involved in the care of HP. During the quantitative phase, questionnaires were sent to 150 randomized GPs providing routine healthcare in Marseille. Social and practical acceptability was studied by means of a Likert Scale. Results: 19 GPs were interviewed during the qualitative phase, and 105 GPs answered the questionnaire during the quantitative phase (response rate: 73%). GPs had a poor knowledge about DMP. More than half (52.5%) of GPs were likely to effectively use DMP for HP. GPs felt that the “DMP” could improve continuity, quality, and security of care for HP. They perceived greater benefits of the use the DMP for HP than for the general population, notably in terms of saving time (p = 0.03). However, GPs felt that HP were vulnerable and wanted to protect their patients; they worried about security of data storage. GPs identified specific barriers for HP to use DMP: most of them concerned practical access for HP to DMP (lack of social security card, or lack of tool for accessing internet). Conclusion: A shared electronic health record, such as the French DMP, could improve continuity of care for HP in France. GPs need to be better informed, and DMP functions need to be optimized and adapted to HP, so that it can be effectively used by GPs for HP.

Objectif : Étudier l’acceptabilité qu’ont les médecins généralistes (MG) du dossier médical partagé (DMP), dans le contexte de la prise en charge des personnes sans chez-soi (PSCS). Méthodes : Étude mixte séquentielle, qualitative puis quantitative. Pour la phase qualitative, des MG impliqués dans la précarité ont été interviewés par entretiens semi-dirigés. Pour la phase quantitative 150 MG marseillais ayant une pratique typique de la médecine générale ont été tirés au sort puis interrogés via un questionnaire. L’acceptabilité pratique et sociale du DMP était quantifiée par échelles de Likert. Résultats : 19 MG ont été interviewés pour la phase qualitative et 105 MG ont été inclus (73 % de répondants) pour la phase quantitative. Les MG connaissaient mal le DMP. La moitié (52,5 %) des MG seraient prêts à utiliser le DMP pour les PSCS. Il était perçu comme pouvant améliorer la continuité des soins, sa qualité et sa sécurité pour les PSCS. L’intérêt du DMP était perçu supérieur pour les PSCS que pour les patients en général, notamment sur le gain de temps envisagé (p = 0,03). En revanche, le DMP était mal connu, et les MG craignaient un détournement et une sécurisation insuffisante du stockage des données. Des limites spécifiques aux PSCS étaient relevées, dont l’accès pratique au DMP pour les PSCS (carte vitale, accès internet). Conclusion : Le DMP pourrait être une solution pour améliorer la continuité des soins des PSCS. Il faut cependant adapter l’outil à la prise en charge des PSCS et informer les professionnels pour une utilisation effective.

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