Organisation de Journée d'études

Résumé Fr

de l’argumentaire : La tradition a progressivement institué, pour le cinéma comme pour le théâtre, une limite spatiale en fonction de laquelle se déroule la représentation. Si l’on conçoit les représentations théâtrale et filmique comme bordées, ne peut-on pas identifier des moments où le cadre soudain devient perméable, où la frontière tangue, où la limite tremble ? Le théâtre connaît des propositions où la dynamique habituelle entre la scène et la coulisse est déjouée. Il connaît aussi très couramment l’adresse frontale pour franchir la rampe. Le cinéma, lui, a pu autoriser ses personnages à s’adresser directement à la caméra, par-delà l’interdit conventionnel ; ses phénomènes sonores répondant à un régime d’audibilité problématique brouillent eux aussi les limites. Théâtre et cinéma offrent ainsi de nombreux exemples de débordements qui constituent autant d’expériences, avec leurs possibilités émancipatrices (échapper à la contrainte du cadre pour passer vers un ailleurs), mais aussi leurs risques (perte de la continuité illusionniste nécessaire à l’effet de réel). Libérateurs ou dangereux, les débordements concernent les différentes instances mobilisées dans les dispositifs théâtraux et cinématographiques : l’espace de la mise en scène proprement dite, mais aussi les corps mobilisés, qu’ils soient acteurs ou spectateurs. Plus encore, les cas de débordement ne comporteraient-ils pas une dimension réflexive, permettant de nous informer quant aux possibles offerts par le théâtre et le cinéma ? Il nous semble que l’expérience du débordement, en tant qu’elle constitue un refus des limites contraignantes, invite nécessairement à opérer un autre dépassement, ontologique celui-ci, visant la négociation toujours recommencée des définitions théâtrale et cinématographique.