Des bracelets en lignite ? La nature et l’origine des parures en matières sombres organo-minérales fossiles dévoilées grâce à la pétrologie organique : l’exemple des parures de la Tène finale de Châteaumeillant-Mediolanum (Cher)

Résumé En Fr

Objects in brown and grey-black organo-mineral materials of fossil origin, ornaments and to a lesser extent vessels, constitute a specific production of cultures by the end of the first millennium. The lack of investigations of their characterization inhibits reconstructing the origin of objects consumed in Western Europe. The similar appearance of these dark materials precludes their determination to the naked eye. Organic petrology commonly involved in studies of rocks rich in organic carbon, applied to archaeological objects, is used to characterize their nature and their diversity. The determination of the raw materials is based on the comparison of organo-mineral microfacies with geological and archaeological reference samples. The objective is to define connections between the archaeological objects and their geological sources and to recognize production centers from which they were manufactured. The analytical method developed in the past years. attempts to determine their geological and geographical origin, and the places and methods of manufacture. This communication proposes to deliver an unprecedented overview of the modes of import and consumption of these objects at the end of the Iron Age through the application of this method. The Centre of France distinguishes itself within the French territory by revealing a large number of these production sites. The discovery of a hundred bracelets during the recent excavations of the site of the oppidum of Châteaumeillant (2001-2018) – an open settlement that will become one of the main oppida of the Bituriges Cubes – provides the opportunity to conduct a series of analyses that initiated in France the search for raw materials.

Les objets en matières noires organo-minérales fossiles brunes et gris-noir, parures et dans une moindre mesure vaisselles, constituent une production spécifique des sociétés de la fin du 1er Millénaire av. n. è. Le manque d’investigations pour leur caractérisation ne permet pas de reconstituer l’origine des objets mis au jour en Europe de l’Ouest. L’aspect similaire des matériaux sombres utilisés pour leur façonnage rend leur détermination à l’œil nu impossible. La pétrologie organique, couramment utilisée pour étudier les roches riches en carbone organique, appliquée au mobilier archéologique, est mise à profit pour caractériser leur diversité, y compris leurs qualités. Elle repose sur l’analogie de microfaciès organo-minéral avec des échantillons géologiques et archéologiques de référence. L’objectif est de définir des filiations entre les objets archéologiques découverts, les sources géologiques et les centres de production reconnus à partir desquels ils ont été fabriqués. Cet article propose de livrer un aperçu inédit des modes d’importation et de consommation de ces objets à la fin de l’âge du Fer grâce à l’application de cette méthode. Le Centre de la France se distingue au sein du territoire français par la mise au jour d’un grand nombre de ces productions. La découverte d’une centaine de bracelets lors des fouilles récentes du site de l’Oppidum de Châteaumeillant (2001-2018), agglomération ouverte qui deviendra une des principales oppida des Bituriges Cubes, constitua l’opportunité de réaliser une série d’analyses inaugurant en France la recherche de l’identification des matériaux. La poursuite de cette recherche et l’élargissement du champ d’analyses à d’autres sites vise à terme à restituer les circuits d’échanges et de production à l’échelle micro et macro-régionale. L’établissement de la filiation entre les objets, ateliers et gisements renouvelle sensiblement nos connaissances de cette industrie.