2025
Romain Le Boeuf, « Les Nations Unies et l'état de droit : esquisse à partir de quelques jalons posés par l'Assemblée générale », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.62ec79...
Les présentations et les débats qui ont eu lieu à l’occasion du présent colloque ont montré à quel point il est difficile de parler de l’État de droit, tant le concept est vaste dans ses origines et dans son contenu. Ajouter à ces difficultés la dimension du droit international ne fait, évidemment, qu’ajouter au problème. Une première spécificité est d’ordre typographique et touche à la majuscule qui est habituellement apposée à la première lettre du syntagme « État de droit ». Cette majuscule, dont plusieurs raisons justifient certainement l’existence lorsque l’on se réfère au droit interne, soulève d’importantes incertitudes dès lors que l’ordre juridique en cause n’est, précisément, plus celui d’un État, mais celui d’une organisation internationale ou, plus généralement, de la communauté des États dans son ensemble. La présente contribution s’abstiendra donc de tout emploi de la majuscule.Il convient d’ailleurs, au regard de l’intitulé de cette contribution, de se garder d’évoquer la question du droit international dans son ensemble : cette question a fait l’objet de travaux extrêmement aboutis à l’occasion du Colloque annuel de la Société française pour le droit international en 2008, et à la publication à laquelle ils ont donné lieu. Le propos sera ici limité aux seuls travaux de l’Organisation des Nations Unies, et plus spécifiquement aux résolutions de l’Assemblée générale sur le sujet.Les travaux de l’Assemblée, pour limités qu’ils soient à l’échelle du droit international dans son ensemble, n’en permettent pas moins de saisir certains des principaux enjeux de la question et de sa réception par les membres des Nations Unies. La présente contribution s’attachera à présenter successivement l’apparition de la question de l’état de droit dans les travaux de l’Assemblée générale (I.), avant d’envisager celle des fondements de ces travaux (II.), leur objet (III.), leur valeur normative (IV.) et enfin les méthodes sous-tendant leur mise en œuvre (V.).