« Beaux inconnus et fiers baisers (La Quête de l’oiseau du temps et Garulfo) »

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2014

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Florence Plet, « « Beaux inconnus et fiers baisers (La Quête de l’oiseau du temps et Garulfo) » », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.63eaad


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Le rapport des bandes dessinées La Quête de l’oiseau du temps et Garulfo au roman médiéval Le Bel Inconnu de Renaud de Beaujeu peut sembler ténu ; sans compter que leur rapprochement peut de surcroît paraître étonnant, tant sur le plan de l’époque de parution, du style et du genre. En effet, la Quête, après une lente élaboration dans les années 1970 , marque l’avènement de l’heroic fantasy dans la BD française dans les années 1980 . C’est une BD violente et sexuée destinée aux adolescents et jeunes adultes ; lors de la décennie suivante, la série Garulfo s’ancre dans l’univers du conte, ce qui semble en faire une lecture pour enfants ; mais, très « écrite » et pétrie de références culturelles, elle vise également un public plus mûr. Pour autant, ces deux BD méritent d’être lues en parallèle : leurs univers respectifs sont médiévalisants ; la fantasy, évidente dans la première, n’est pas étrangère à l’autre ; certaines structures narratives inspirées du jeu de rôle y sont décelables ; elles partagent une construction scénaristique élaborée, un sens délicieux du comique et de la dérision ; enfin, de tome en tome, on y assiste à la progression des scénaristes et dessinateurs dans la maîtrise de leur art. Quant au rapprochement avec le roman de Renaut de Beaujeu, on ne prétendra pas qu’il s’agit d’une source directe, encore qu’il ne soit pas impossible, comme nous le verrons dans un premier temps, que les auteurs aient connu une adaptation moderne du roman. Il n’en reste pas moins qu’une intertextualité diffuse se fait particulièrement saisissante autour de deux éléments essentiels du roman médiéval : d’une part, le thème du Bel Inconnu (un personnage jeune, à l’identité problématique, que ce soit sur le plan du nom ou de la filiation, passe à l’âge adulte) ; d’autre part, le motif du fier baiser (épreuve « redoutable » – c’est le sens médiéval qu’on peut donner à l’adjectif fier – que subit le Bel Inconnu en endurant le baiser de la guivre, une sorte de dragon qui se révèlera être un princesse ensorcelée). Ces deux éléments matriciels permettent à chaque BD de déployer un imaginaire d’aspect médiéval, tout en explorant, de façon très personnelle, les grandes questions de l’identité.

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