28 juin 2021
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Jean-Michel Fourniau et al., « Expérimentations démocratiques pour la transition écologique. Rapport final du programme Cit’in - Vol. 2 : Restitution des recherches du programme Cit’in », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.63ecd7...
Ce rapport restitue le colloque final du programme de recherche Cit’in, « Les expérimentations démocratiques pour la transition écologique », confié fin 2017 par le ministère de la transition écologique au Groupement d’intérêt scientifique du CNRS Démocratie et Participation. La perspective centrale du programme de recherche Cit’in a été d’explorer l’agir citoyen dans la pluralité des chemins de la transition écologique. Il s’agit d’appréhender la diversité des formes d’implication des citoyen·nes et des mises en mouvement collectif que font éclore le pluralisme des modes de relation de l’être humain à l’environnement, la diversité des dispositions à agir, la variété des capacités d’appropriation des politiques publiques, l’inégale distribution des possibilités d’initiatives mais aussi des empreintes écologiques selon les groupes sociaux et selon les territoires concernés. Des Ateliers de réflexion prospective, au lancement du programme, ont dégagé huit axes d’exploration de l’agir citoyen qui ont structuré le travail des douze projets de recherche du programme, sur une quarantaine de terrains en France et en Europe, et les échanges entre les équipes aux différentes étapes du programme. À travers ces axes d’exploration, le programme a questionné les notions de transition écologique, d’expérimentations citoyennes et de vie démocratique pour affirmer leurs liens dans la pluralité des chemins de la transition.Dans ces terrains très divers, la mise en mouvement à l’échelle locale des citoyens pour la transition écologique pose des questions démocratiques, de gouvernance, de prises de décisions. Il s’agit de considérer que ce qui est revendiqué et pratiqué dans cette mise en mouvement, ce sont aussi des modes de vie démocratiques. Les magasins gratuits, les coopératives citoyennes d’énergie qui luttent contre la précarité énergétique, les coopératives d’habitat partagé, les épiceries sociales, les programmes alimentaires territoriaux et d’autres innovations sociales autour du lien agriculture-alimentation, les fermes urbaines, les écovillages, les communs numériques…, dans leur grande diversité les terrains explorés par le programme en fournissent de précieux exemples. En explorant les valeurs d’égalité et d’individualité, d’autonomie dans le travail et de solidarité, les enquêtes de terrain conduites par les douze projets mettent en évidences les dimensions d’auto-organisation et d’horizontalité, de sociabilité, d’ajustement des activités aux capacités de chacun, d’échange de pratiques et de savoirs qui traversent les diverses expériences et en font de réelles expérimentations visant à développer le « pouvoir d’agir » d’habitant·es de quartiers populaires ou de villages ruraux, souvent pour s’orienter dans la transition, inventer et réinventer de nouveaux modes de gestion des communs, politiser la vie quotidienne voire renouveler les formes de représentation politique.Le colloque final a mis en avant la portée transformatrice des expérimentations locales en récapitulant quelques fils traversant les douze projets de recherche du programme : les voies multiples de changement d’échelle, du local au global, l’importance des registres de l’ordinaire, du sensible, des attachements pour inclure les « citoyens ordinaires », les difficultés de l’expérimentation face aux pouvoirs publics, les hybridations de rôles entre chercheurs et citoyens dans le maillage des expérimentations pour la transition.