2016
Cairn
Éric Pommier, « De la communauté biotique à la Terre : fonder le devoir écologique dans un horizon jonassien », Revue de métaphysique et de morale, ID : 10670/1.63xqns
C’est au moins un triple problème que l’éthique environnementale doit affronter en vue de sa constitution. Il s’agit, en premier lieu, de comprendre comment nous pouvons construire un accès à la notion de « communauté biotique », en second lieu, de savoir quel sens d’être il faut lui accorder, et enfin à quelles conditions on peut considérer qu’il s’agit là d’un objet doté de valeur. La réponse à cette triple interrogation, épistémologico-ontologique et axiologique, est la condition pour penser un devoir écologique. Dans ce but nous souhaitons montrer que les héritiers de Leopold, Callicott et Rolston se heurtent à une aporie qu’ils ne dépassent pas. Or la question du changement climatique, en particulier telle qu’elle est abordée dans le dernier état de la pensée de Callicott dans Thinking Like a Planet, s’avère à cet égard éclairante, puisqu’elle acte la possibilité et la nécessité de réformer l’éthique environnementale en vue de surmonter une telle aporie tout en la mettant en crise comme jamais. Il s’agira alors de montrer en quel sens la pensée de Jonas nous fournit des éléments pour dépasser cette limite sans préjuger pour autant du caractère définitif de ce dépassement.