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Christophe Blot et al., « En attendant la reprise...: Perspectives 2010-2011 pour l’économie française », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.3917/reof.113.0141
Le bilan de l’économie française en 2009 est en trompe-l’œil. L’année écoulée a été marquée par le retour précoce, dès le deuxième trimestre, de la croissance économique. Celle-ci s’est même accélérée en fin d’année (0,6 % au quatrième trimestre), résultat flatteur qui, couplé à l’apparition de signaux positifs, qu’ils soient externes (reprise du commerce mondial permettant un redressement de la demande étrangère adressée à la France) ou internes (reprise de l’emploi dans l’intérim, amélioration de la confiance des ménages et du moral des industriels, baisse du coût de financement de l’économie), pouvait laisser augurer une sortie crise imminente et sans heurt de l’économie française.Cette perspective n’a malheureusement pas été confirmée par les indicateurs publiés en ce début d’année 2010 : les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés, qui avaient résisté jusqu’alors, chutent sévèrement en janvier et en février (respectivement de -2,5 % et -1,2 %), la confiance des ménages se dégrade à nouveau (-4 points entre mars et janvier) et l’inflation se redresse (1,3 % en février contre 0,9 % en décembre) freinant les salaires en termes réels. Plus largement, les conditions d’une reprise durable – à savoir un redémarrage du crédit, suivi d’une reprise de l’investissement des agents privés et enfin d’une consommation des ménages soutenue par une hausse des revenus salariaux – ne semblent pas réunies. L’arrêt du stimulus budgétaire en 2010 et la mise en place d’une politique restrictive en 2011 pour satisfaire les règles budgétaires européennes finiront de retarder un peu plus la date de sortie de crise, moment à partir duquel l’économie française recommencera à créer des emplois en nombre suffisant pour permettre au chômage de refluer à nouveau.Au total, après avoir connu sa plus profonde récession depuis la Grande Dépression des années 1930 (-2,2 % en moyenne annuelle), l’économie française devrait croître de nouveau en 2010 et 2011 (respectivement 0,9 % et 1,4 % en moyenne annuelle) mais à un rythme médiocre, bien en-deçà de son potentiel et par là insuffisant pour parler de reprise. Le retard de production accumulé depuis 2008 s’accentuera, provoquant une poursuite de la hausse du taux de chômage qui atteindra 10,5 % de la population active fin 2010 et 10,6 % fin 2011, contre 9,6 % fin 2009. De son côté, le déficit des APU devrait s’établir respectivement à 8,0 % du PIB et 7,2 % en 2010 et 2011 après 7,5 % en 2009, portant la dette public à 83,5 % du PIB en 2010 et 88,3 % en 2011 contre en 77,6 % en 2009.