Democracy of Doing: Socio-Spatial Entanglements and Possibilities for Emancipation in the Rural Municipality of Saillans, France Démocratie du faire : ressorts territoriaux et potentiel émancipateur. Le cas de la commune de Saillans, France En Fr

Résumé En Fr

The "democracy of doing" encompasses a range of initiatives where citizens proactively address issues themselves, fostering a more democratic society based on the principle that power resides with those actively involved in shaping society. This article investigates the emancipatory potential and transformative impact of the territorial dimensions of the "democracy of doing" by examining the communal governance experience of Saillans (Drôme, France) from 2014 to 2020. It analyzes the conditions and territorial factors that influenced this experience, as well as the socio-spatial transformations and the renewal of socio-political orders that it engendered. The study identifies two forms of emancipation: individual emancipation through the 'intentional' work of the inhabitants (Muller, 2018), and collective emancipation through the critique of the 'territorial project' as a mode of local public governance.

Au-delà de la sphère économique, l’attention renouvelée au « faire » concerne aussi la politique. La « démocratie du faire » désigne une variété d’initiatives où des citoyen·nes s’autosaisissent de problèmes et cherchent à les résoudre sans attendre ni dépendre des autres, œuvrant à une démocratisation de la société, selon le principe que le pouvoir est à celles et ceux qui font ou qui sont dans le faire société. Cet article interroge les vertus émancipatrices et les potentialités transformatrices liées aux dimensions territoriales de la démocratie du faire en s’appuyant sur le récit situé d’un cas empirique et emblématique : l’expérience de gouvernance communale du village de Saillans (Drôme) entre 2014 et 2020. Il explore les conditions et facteurs territoriaux déterminants de l’expérience saillansonne ainsi que les transformations socio-spatiales et le renouvellement des ordres socio-politiques engendrés. Il suggère deux formes d’émancipation permises : l’une, individuelle résidant dans le travail « intentionné » (Muller, 2018) des habitant·es, et l’autre collective, reposant sur la remise en question du « projet de territoire » comme mode de gouvernance de l’action publique locale.