Les affres de la disparition de la censure

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2020

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Arnaud Esquerre, « Les affres de la disparition de la censure », Communications, ID : 10670/1.65ow97


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On peut distinguer deux formes de « censure » : une censure institutionnelle, reconnue comme telle par une institution, comme l’État ou une Église, et qui a été pratiquée en France pour le cinéma jusque dans les années 1970 ; une censure accusatoire, qui s’est développée largement à partir de Mai 68 et de la disparition de la censure institutionnelle, et qui a été théorisée notamment par Pierre Bourdieu, Jacques Derrida et Judith Butler. Toutefois, il est resté, en France, une action de « classification » des films au début du xxie siècle exercée par l’État, qui est difficilement compatible avec les théories d’une censure accusatoire.

There are two forms of “censorship” : institutional censorship, recognized as such by an institution, such as the State or the Church, and practiced in France for movies until the 1970s ; an accusatory censorship, which developed largely from May 68 onward and in the wake of the disappearance of institutional censorship, and which has been theorized especially by Pierre Bourdieu, Jacques Derrida, and Judith Butler. However, in France there remains a “classification” of movies at the beginning of the 21st century conducted by the State, and it is hardly compatible with theories of the accusatory censorship.

Hay dos formas de “censura” : la censura institucional, reconocida como tal por una institución como el Estado o la Iglesia, y practicada en Francia para el cine hasta la década de 1970 ; la censura acusatoria, que se desarrolló en gran parte a partir de mayo del 68 y de la desaparición de la censura institucional, y que ha sido teorizada especialmente por Pierre Bourdieu, Jacques Derrida y Judith Butler. Sin embargo, a comienzos del siglo xxi permanece en Francia una operación de “clasificación” de las películas, ejercida por el Estado, que es difícilmente compatible con las teorías de la censura acusatoria.

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