Une analyse taphonomique de l’industrie lithique du Gravettien évolué du Roc-de-Combe (Payrignac, Lot) : étude préliminaire.

Résumé En Fr

: The Roc-de-Combe site constitutes a key stratigraphy for the Early Upper Palaeolithic of southwestern France. On four levels, the Gravettian has only been the subject of rare and old typological publications without an analysis of the geoarchaeology of the deposits. We propose in this article to complete these approaches with a taphonomic re-reading of this upper sequence, with a specific focus on layer 1 and its subdivisions, known as evolved Gravettian. A first part defines the topographic zones for which the stratigraphy is reliable. A question remains however for the deposits located inside of the rockshelter, whose numbering of the layers seems incomplete. A second part analyzes the positioning of diagnostic tools from the Middle Gravettian, such as the Noailles burins for wich the frequency doesn’t fit well with a late attribution of layer 1. If mixtures between Gravettian and Aurignacian have been repeatedly considered and statistically refuted, the hypothesis of minor pollution with the underlying Middle Gravettian is possible, in particular because of a « pit » near which the density of these tools is high. On the other hand, cultural markers such as the abundance of dihedral burins and perigordian points and the presence of a sometimes protomagdalenian lateral retouch confirm the positioning of layer 1 in a non-final evolved stage within the Gravettian cycle. In conclusion, new targeted fieldworks should be undertaken to definitively remove doubts as to a possible mixing between Middle and Recent Gravettian.

RESUME : Le site du Roc-de-Combe constitue une stratigraphie de référence pour le Paléolithique supérieur ancien du sud-ouest de la France. Sur quatre niveaux, le Gravettien a fait l’objet de rares et anciennes publications typologiques sans une analyse de la géoarchéologie des dépôts. Nous proposons dans cet article de compléter ces approches par une relecture taphonomique de cette séquence supérieure, avec un focus spécifique sur la couche 1 et ses subdivisions, réputée Gravettien évolué. Une première partie définit les zones topographiques pour lesquelles la stratigraphie est fiable. Un questionnement demeure toutefois pour les dépôts situés en fond d’abri, dont la numérotation des couches semble incomplète. Une seconde partie analyse le positionnement d’outils diagnostics du Gravettien moyen, comme les burins de Noailles dont la fréquence cadre mal avec une attribution tardive de la couche 1. Si des mélanges entre Gravettien évolué et Aurignacien ont été maintes fois envisagés et statistiquement réfutés, l’hypothèse d’une pollution mineure avec le Gravettien moyen sous-jacent est plausible, en particulier à cause d’une « fosse » à proximité de laquelle la densité de ces outils est élevée. En revanche, des marqueurs culturels comme l’abondance des burins dièdres et des pièces à dos périgordiennes et la présence d’une retouche latérale parfois protomagdalénienne confirment un positionnement de la couche 1 dans un stade évolué non final au sein du cycle gravettien. En conclusion, de nouveaux travaux de terrain ciblés seraient à entreprendre afin de lever définitivement les doutes quant à un éventuel mélange entre Gravettien moyen et récent.