30 octobre 2021
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Robin Seignobos, « L’épigraphie arabe et la question de la présence musulmane en Nubie : autour d’un fragment de stèle funéraire provenant de l’île de Saï (fin du vie/xiie siècle) », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.4000/anisl.10230
Bien qu’elles soient souvent mentionnées comme indicateurs d’une présence ancienne de l’islam dans la moyenne vallée du Nil, les inscriptions funéraires arabes découvertes en Nubie n’ont pas reçu toute l’attention qu’elles méritaient. Elles constituent pourtant l’un des rares témoignages des activités de cette minorité musulmane installée au‑delà des limites méridionales du Dār al‑islām, dans un environnement alors majoritairement chrétien. Cet article, premier jalon d’une étude de plus grande ampleur, est consacré à l’édition et à l’analyse d’une inscription arabe inédite provenant de l’île de Saï, en Nubie soudanaise. Malgré son caractère fragmentaire, ce qui subsiste de la formule de datation et la paléographie permettent de dater l’inscription de la fin du vie/xiie siècle. L’intérêt de cette trouvaille, longtemps passée inaperçue, réside surtout dans son lieu de découverte inattendu mais tient aussi aux remarquables qualités formelles de l’objet. Ces éléments invitent à reconsidérer les bornes géographiques traditionnellement assignées à la présence musulmane en Nubie médiévale et font surgir de nouvelles interrogations quant au profil sociologique des individus appartenant à cette communauté.