2014
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Karin Becker et al., « La brume et le brouillard dans la science, la littérature et les arts », Météos, ID : 10670/1.66e1f1...
Météores quotidiens et peu spectaculaires, la brume et le brouillard exercent néanmoins une fascination toute particulière sur les écrivains et les artistes. Romans et poésies, tableaux et films cherchent à évoquer leur influence sur l’homme, sur son comportement, sur son bien-être physique et sur son état d’âme. Souvent, brumes et brouillards constituent un obstacle, un danger, un piège à cause de la perte des repères qui leur est attachée. Facteurs de périls multiples, ils paraissent comme « trompeurs » ou « traîtres », car ils dissimulent le monde. Mais ils peuvent aussi être un cocon protecteur, qui évoque la douceur, le silence, le repos et l’harmonie. Ces météores bien ambivalents, au caractère informe et diffus, fondent donc une esthétique de l’indistinction, voire une crise de la représentation. Dans le cas de l’écriture, ils interrogent les possibilités descriptives, la cohérence textuelle et le pouvoir évocatoire des mots ; au cinéma et en peinture, ils amènent le spectateur à se confronter à l’opacité du visible.Sommaire : Pages de début (p. 1-3)| Prologue. La garde des morts (p. 5-9)| Introduction. La brume et le brouillard : deux « météores » énigmatiques dans l’histoire de la science, de la littérature et des arts (p. 11-54)| I. La classification des types de brouillards, selon les principes de leur formation (p. 57-63)| II. Le brouillard dans la « science des météores », depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne (p. 65-101)| III. Le brouillard, voile de la perception ou mixte inclassable dans les descriptions du monde médiévales ? (p. 103-120)| IV. « Des rapports qu’on a cru entrevoir entre les brouillards secs et les comètes » selon Arago (p. 121-128)| V. Haarrauch, un trouble atmosphérique ou un trouble environnemental et médical au xixe siècle (p. 129-143)| I. Brumes et brouillards dans l’épopée homérique : esthétique et dramaturgie de l’ambivalence (p. 147-170)| II. La brume et le brouillard dans la poésie et les souvenirs de voyage au xvie siècle (p. 171-187)| III. Errances et voluptés de l’œil : la vapeur dans l’esthétique du xviiie siècle (p. 189-206)| IV. Les fonctions du brouillard dans la littérature anglaise au xixe siècle (p. 207-224)| V. Remède et poison. Une lecture « pharmaceutique » du brouillard chez Baudelaire (p. 225-235)| VI. Les étendues brumeuses. Promenade sentimentale dans les « Paysages tristes » de Verlaine (p. 237-242)| VII. Maupassant et le brouillard comme figure de la dissolution (p. 243-259)| VIII. Écritures brumeuses et visions brouillées dans Bruges-la-Morte de Georges Rodenbach (p. 261-278)| IX. Temps de guerre, temps d’amour : dialectiques du brouillard et de la pluie dans L’Adieu aux armes d’Ernest Hemingway (p. 279-296)| X. Les météores du berger et du passeur (Henri Bosco) (p. 297-311)| XI. Neiges, buées, et brouillards : l’intériorité révélée. The New York trilogy de Paul Auster et La Pesquisa de Juan José Saer (p. 313-327)| I. Brume et brouillard dans la peinture de paysage en Chine et en Occident (p. 331-362)| II. Le parti-pris de la brume. Sur la peinture de Caspar David Friedrich (p. 363-379)| III. Le sfumato symboliste comme figure du deuil : le cœur vivant des ombres (p. 381-392)| IV. Le brouillard du noir (p. 393-407)| V. Les brumes du vampire : Dracula de Francis Ford Coppola (p. 409-422)| VI. Hantise du brouillard et ressac des temps : The Fog de John Carpenter (p. 423-448)| VII. Tout un monde lointain : brumes sonores et temporelles dans la musique d’Henri Dutilleux (p. 449-467)| VIII. Brouillard, son, musique (p. 469-491)| IX. Brouillards de théâtre, théâtres de brouillards (p. 493-516)| X. La brume et les paradoxes du flou dans les œuvres plastiques au début du xxie siècle (p. 517-539)| XI. Images techniques, brouillards industriels et brumes postmodernes. Une vision écocritique des représentations photographiques de la brume (p. 541-556)| Épilogue. Il brume sur le village (p. 557-561)| Notices bio-bibliographiques (p. 563-570)| Pages de fin (p. 571-576).