18 novembre 2020
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Matthieu Pechenet, « Le Témoin critique : considérations sur l’actualité du film et de l’histoire, d’après Walter Benjamin », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.678wzf
Ce travail propose de considérer certains cinéastes comme des « témoins critiques ». Il s’agira de définir la désignation « témoin critique » à partir des réflexions de Walter Benjamin sur le cinéma et l’histoire. Le philosophe a mis en évidence la nécessaire politisation de ces deux domaines. Mais cette politisation semble doublement orientée. D’un côté, Benjamin promeut une historiographie critique consistant à actualiser le passé. Ce qu’il nomme « image dialectique » est le produit de la rencontre entre un « Autrefois » et un « Maintenant ». Ce travail de montage vise à provoquer un choc conduisant à la transformation du présent. D’un autre côté, la « politisation de l’art » semble moins concernée par cette idée d’articulation des temps de l’histoire. Benjamin considère moins la fonction historienne du film que son rôle historique d’agent de la révolution. Par les moyens du film, le cinéaste ausculte le réel, le révèle sous un jour nouveau et peut participer à l’éveil des consciences. Le témoin critique, qui désigne dans la perspective de cette étude le ou la cinéaste dont la démarche recoupe les impératifs benjaminiens, se situe au croisement de ces deux formes de politisation. Dans cette optique, l’analyse portera sur quelques œuvres de Peter Watkins, Agnès Varda, Chris Marker, Chantal Akerman et Claire Angelini. En recueillant par les moyens du film la parole des témoins, ces essayistes articulent les temporalités pour mieux viser leur actualité, signalant la permanence de la barbarie.