10 septembre 2018
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.4000/craup.713
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Isabelle Kalinowski et al., « Gottfried Semper, chroniques parisiennes 1849-1850. Contributions à une architecture comparée », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10.4000/craup.713
Peut-on caractériser une littérature architecturale propre aux situations d’exil ? L’activité d’écriture, tout particulièrement dans la presse, peut contribuer au maintien de l’identité publique de l’exilé qui, en rendant compte de ses expériences, observations et lectures, devient un témoin critique des différents aspects de la vie sociale, culturelle et politique du territoire d’asile. Les essais rédigés par l’architecte Gottfried Semper pendant la première année de son parcours d’émigré politique, dans la France de la Seconde République, fournissent à cet égard un terrain d’investigation intéressant. La série de textes qu’il publie, entre l’automne 1849 et l’hiver 1850, dans la Romberg’s Zeitschrift für Praktische Baukunst [Revue d’architecture pratique de Romberg] compose un ensemble hétérogène de petits formats qui, parce qu’ils explorent des genres et des sujets disparates, semblent refléter les errances d’une période de grande instabilité biographique. Ces essais sont certes liés à différentes opportunités (voyages, visites d’édifices, observations techniques) et portent la marque des amis qui lui offrent l’asile. Pour autant, ils rejoignent les préoccupations fondamentales de l’architecte, en lien avec le projet d’« architecture comparée » auquel Semper travaillait pour l’éditeur Eduard Vieweg mais qui demeura inachevé.