30 juin 2023
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Jacques Fontanel, « La guerre, une histoire économique, politique et écologique sans fin », HAL-SHS : l'archive ouverte pour les sciences humaines et sociales, ID : 10670/1.67f462...
La guerre est rarement abordée telle qu'elle par les économistes, même si la notion de guerre économique est devenue de plus en plus présente dans l'actualité. De manière synthétique, il existe trois grandes conceptions de la guerre chez les économistes. Les mercantilistes insistent sur la recherche de puissance de l'Etat faisant ainsi référence aussi à la guerre économique, la pensée libérale pour laquelle l'économie de marché est un facteur de paix, et l'analyse marxiste qui accuse le capitalisme de développer une lutte des classes, une exploitation du prolétariat et l'impérialisme, notamment guerrier. Le « fin de l'histoire » de Fukuyama a fait long feu, avec la permanence du militarisme, la puissance du secteur militaire au service d'intérêts particuliers, les guerres territoriales sans cesse renouvelées et les crises écologiques à venir. La résistance du capitalisme aux guerres et aux crises économiques montre la capacité d'adaptation de ce système, qui n'est fondamentalement ni guerrier ni pacifique, lorsque la pénurie n'est pas généralisée. Aujourd'hui, le mode de vie de la modernité se heurte au réchauffement climatique, à la pénurie de ressources naturelles et sans doute à une récession à laquelle l'homme moderne n'est pas préparé. Les guerres « écologiques » sont à redouter. Alors que l'économie de marché est aujourd'hui dominante, elle ne pourra pas empêcher les conflits d'intérêt vitaux qui vont rapidement se poser monde face à la résistance des ceux qui profitent du système sans égard pour l'avenir des générations futures. La guerre, sous toutes ses formes (civile, économique, interétatique, mondiale), prendra une place déterminante dans l'avenir de l'humanité.