3 février 2025
info:eu-repo/semantics/openAccess , CC BY-NC-SA 4.0
Michel Costantini et al., « Morsures et acolytat, histoire de vocabulaire.Sujet et non-sujet en relation avec la réalité », Revue Actes Sémiotiques, ID : 10670/1.67f478...
La relation entre signe et réalité sensible hante la quête du sens. Elle est objet d’un débat qui traverse toute l’histoire de la sémiose depuis Homère jusqu’à Coquet, comme l’atteste le choix des deux termes polaires retenus par ce dernier : phusis et logos. On interroge ainsi les tentatives d’ajustement du discours au réel, entre « morsure » performative, riche de références multiples (dont Benveniste), et distanciation tactique dans l’immanence du texte (Greimas). L’article dresse une typologie de ces écarts, et surtout interroge l’élasticité propre de cette relation entre les mots et les choses, lieu théorique de la phénoméno-logie. On est ainsi conduit à observer le sens tantôt du côté de la phusis, tantôt du côté du logos. Des approches considérant la « sémiotique naturelle » à partir d’une morphosémiotique (Petitot) proposent une articulation plus nuancée entre ces deux pôles. En considérant toutefois que les « prédicats somatiques » (Coquet) sont inévitablement pris dans les filets du logos – qui a pour ainsi dire le dernier mot –, on insiste ici sur la nécessité d’une « bonne distance ». Et on plaide pour une approche fondée sur l’« acolytat », c’est-à-dire un ajustement réciproque du discours et du réel, cohabitation faite de retenue et soucieuse de l’approximation – l’inexorable imperfection.