6 septembre 2017
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Serge Thibault, « Prétopologie et espaces habités », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.681e6d...
Ce texte vise à rendre compte de l’éclairage apporté par la prétopologie mathématique à la compréhension de la morphologie des espaces habités. Bien que cet éclairage puisse porter sur tout type d’espaces, ceux retenus sont caractérisés par leur dimension urbaine, un monde constitué en grande partie par et à partir de l’ensemble de ses plus grandes métropoles et de ses plus petites unités urbaines. Chacune de ses parties est définie par son contenu et le rapport au Monde qui la constitue. Ce rapport possède une composante topologique qui traite des notions d’intérieur, d’extérieur, de voisinage, de bord, de frontière, etc.Le rapprochement entre espaces habités et prétopologie permet de saisir le caractère relatif et non pas absolu des caractéristiques topologiques des espaces. Ces caractéristiques sont établies à partir d’une exploration de l’espace, basée sur l’emploi d’un processus d’extension qui, à une partie, lui associe une sur partie la comprenant. En prétopologie, ce processus n’est pas défini à partir d’une distance. Un changement de processus d’extension peut conduire à des changements morphologiques plus ou moins profonds. Par exemple, pour une extension, telle partie de l’espace pourra être ouverte alors que fermée pour une autre. Pour l’une, elle pourra être une frontière alors que pour une autre, elle sera un intérieur, c’est-à-dire quasiment l’opposé topologique.Ce rapprochement conduit également à quelques développements prétopologiques pour définir dans ce champ des mathématiques, quelques configurations spatiales bien particulières tels que le lieu, la communauté, l’agglomérat, l’amas. Avec le connexe, ces configurations constituent une base canonique permettant d’analyser la composition d’un quelconque espace habité. L’intérêt de ces développements réside dans la volonté de formaliser au plus juste des notions communes, sans que pour autant cette formalisation vise à recouvrir et dominer tout le sens et les qualités, bien souvent complexes, attribuées aux types d’espaces qui composent nos espaces habités. Cette formalisation est une démarche qui se veut paradigmatique, c’est-à-dire permettant de comprendre l’élémentaire qui sert de base à l’élaboration de nos représentations communes et savantes, bien souvent complexes, de quelques notions spatiales plus ou moins fréquemment utilisées