24 juillet 2019
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Jean-François Orianne et al., « Comment les chiens travaillent-ils ? », Revue de l’Institut de Sociologie, ID : 10670/1.685s98
Ce texte propose quelques pistes pour l’analyse sociologique du travail de chiens, en prenant l’exemple des chiens détecteurs d’explosifs au sein d’une société privée de gardiennage. Les auteurs montrent que cette organisation – à l’instar de la police fédérale ou des forces armées – fait exister le chien comme un presque-travailleur, en l’insérant dans la division du travail, en lui confiant un rôle professionnel (la détection d’explosifs), un statut particulier (auxiliaire d’agent de sécurité), fondé sur une compétence spécifique (une connaissance du monde par le nez), certifiée dans le cadre de formations professionnelles (suivies en binôme). La complémentarité des rôles, entre chien et maître-chien, instituée par l’entreprise, cadre fortement les interactions de travail, intensifie la communication au sein du binôme et génère une dynamique d’influence réciproque, sous contrainte d’efficacité. Les relations de travail anthropocanines sont analysées en termes de pouvoir qui, selon les auteurs, constitue un moyen privilégié de communication inter-espèces en l’absence d’une langue commune.