2019
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Eric Driscoll, « L’expertise de Beazley : esthétique, histoire naturelle et développement artistique », HAL-SHS : histoire, ID : 10.4000/books.editionsehess.13689
L’héritage de Beazley, pris dans les scrupules concernant la place de la céramique peinte sur le marché de l’art, a fait l’objet de vives controverses dans les vingt dernières années. Les discussions sur sa méthode tendent à devenir polémiques, mais dans cet article j’adopte un point de vue plus historique pour explorer les tensions intellectuelles inhérentes à son projet et pour expliquer comment il a réconcilié deux pulsions incompatibles concernant les dimensions « esthétiques » et « scientifiques » de la peinture de vases. Beazley a transcendé ce conflit en ayant recours à un récit historique au sujet de l’évolution artistique, faisant passer sa production savante d’articles monographiques à la rédaction d’une encyclopédie portant sur l’histoire naturelle de ce medium. En faisant de ses Peintres des acteurs sur la scène du développement artistique – se fondant en partie sur l’expertise de la peinture de la Renaissance – Beazley a pu mettre en œuvre cette expertise à la fois comme une entreprise scientifique et comme un projet de communion avec le style « sacré » des artistes qu’il faisait émerger de l’argile muette.