Entretien avec Danielle Musset sur les collections sonores ethnobotaniques au Musée de Salagon

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21 avril 2017

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Les mutations du Musée ethnologique de Salagon et de ses collections sonores vues par ses acteurs

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Maëlle Mériaux et al., « Entretien avec Danielle Musset sur les collections sonores ethnobotaniques au Musée de Salagon », Ganoub, archives sonores de la recherche, ID : 10670/1.68tw1g


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Dans le cadre de sa thèse portant - entre autre - sur les acteurs du développement de l’ethnobotanique dans les Alpes de Haute-Provence et en Bretagne, Maëlle Mériaux a choisi d’interroger Danielle Musset, pour sa place en tant qu’enquêtrice ethnologue sur les usages des plantes, mais aussi en tant qu’ancienne directrice de l'ethnopôle de Salagon qui a mis en place des séminaires sur le domaine. Cet enregistrement fait suite à une première discussion, non enregistrée, qui a eu lieu le 30 mars 2017 à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme. L’enregistrement débute par un retour sur la création du musée, sous l’impulsion de l'association Alpes de lumière et Pierre Martel, puis du conseil départemental. L’objectif était de conserver et exposer le patrimoine naturel et culturel de la Haute-Provence. L’informatrice raconte l’acquisition du prieuré de Salagon par la mairie de Mane dans les années 1980 pour en faire un Conservatoire du patrimoine ethnologique. Le conseil général des Alpes de Haute Provence a pris le relais afin de financer la rénovation. Elle explique ensuite la passation de gestion, en 2000, entre l’association Alpes de lumière et le conseil général et les raisons. L’ancienne directrice se souvient des conservateurs qui se sont succédés au conservatoire, devenu musée de Salagon à la fin des années 1990. L’évolution du nom du musée, la perte de la gestion du musée et de la boutique ont été difficile à accepter par l’association, l’ambiance entre les deux structures s’est alors tendue et l’association s’est repliée sur Forcalquier. C’est ensuite que l’ethnologue retrace son parcours, de sa thèse en ethnologie soutenue en 1978, qui portait sur les mariages en Roumanie, à ses recherches sur les Alpes-Maritimes en particulier sur les savoirs naturalistes populaires, jusqu’à son poste d’ethnologue départemental au sein d’Alpes de lumière. C’est ce poste qui l’a amenée à travailler au musée de Salagon. Danielle Musset raconte alors la naissance du premier jardin à Salagon, avec Pierre Lieutaghi, alors que l’ethnobotanique était absente du musée. C’est à cette période que des enquêtes d’ethnobotanique sont réalisées, avec l’association Etudes populaires et initiatives (EPI). Danielle Musset explique en particulier le contexte de réalisation de certaines enquêtes faites dans le cadre d’expositions comme les charbonnières ou la transhumance. Sur les savoirs de la nature, sujet de prédilection pour l’ethnologue, elle raconte avoir fait le choix de se tourner vers des pratiques contemporaines et a travaillé sur un projet d’exposition sur les néoruraux avec Magali Amir et Jean-Marc Mariottini, puis Marina Lefebvre, mais celle-ci n’a finalement pas eu lieu. Les interlocutrices évoquent ensuite l’éventuelle place de ces corpus dans l’exposition “Terre du milieu, terre ouverte” qui utilise principalement des enquêtes plus récentes. Elles abordent ensuite le séminaire de Salagon, et Danielle Musset fait le récit de ses origines. Le projet a débuté comme une table ronde autour de l’ethnobotanique en 1996 et inspirés par la formation en ethnobotanique que recevaient les jardiniers des jardins du musée. Le premier séminaire date de 2001, il a ensuite beaucoup changé de lieu et a eu un grand succès. L’ethnologue aborde ensuite le projet de Diplôme d’Université, un diplôme qualifiant, d’ethnobotanique porté par Pierre Lieutaghi, qui n’a pas trouvé de relais à l’université d’Aix-Marseille. Elle a perçu une évolution dans les contenus du séminaire vers des sujets de plus en plus pointus. Elle explique cela par le blocage au niveau de la publication des séminaires, car les intervenants ne faisaient pas de rendus écrits satisfaisants. Le choix a donc été fait de se tourner vers des personnes plus spécialisées. L’entretien porte ensuite sur les questions de méthode, et l’enquêtrice propose à Danielle Musset de définir une “personne ressource” que l’ethnologue ne considère pas toujours essentielle selon le type d’enquête et les types de savoirs que l’on recherche et donne l’exemple de sa démarche d’enquête dans la vallée de la Stura. Les chercheures discutent ensuite du rapport entre l'âge et les savoirs et de la manière d’aborder la question des plantes en entretien. Les problèmes qu’elle a rencontrés relèvent surtout de la langue, notamment en vallée Stura, et des informateurs qui parlent des plantes qu’ils ont vu dans des livres plutôt de celles qu’ils utilisent. L’ethnologue donne ensuite une liste de questions qu’elle considère essentielles et parlent de la difficulté de définir les limites d’un sujet de recherche et d’enquêter sur une période de temps courte. Elle raconte un entretien au cours duquel elle a beaucoup ri avec Dorothy Dore et le témoin qui les accueillait avec des feuilles de mélisses dans le nez. Elle parle ainsi de l'importance de la démonstration, de faire une enquête dans le temps long et de connaître les personnes. Le sujet de l’accompagnement des entretiens par des photographies et des films est abordé, pour l’ethnologue c’est une documentation intéressante mais il y a un risque de perdre l’attention du témoin. Elle garde d’ailleurs un souvenir amer de son expérience d’une enquête filmée sur la fabrication des pâtes à la main et raconte pourquoi. Mais elle se souvient d’une collaboration qui a très bien fonctionné avec un photographe formé à l'ethnologie (François Xavier Emery) avec qui elle a fait des enquêtes sur la transhumance et les charbonniers. L’informatrice parle ensuite des fonctions qu’elle a exercé à l’université au sein du laboratoire IDEMEC, elle revient sur des mémoires et travaux de thèse auxquels elle a été associé et sur le projet de DU qui n’a pas abouti. L’enquêtrice demande ensuite l’avis de l’ethnologue sur la constitution de l’ethnobotanique en tant que discipline. Danielle Musset revient ainsi sur la difficulté d’institutionnaliser l’ethnobotanique et le rôle de Pierre Lieutaghi et de Salagon dans l’établissement de la discipline. Maëlle Mériaux et Danielle Musset abordent ensuite le dépôt à la phonothèque. L’objectif principal est de permettre une diffusion plus grande des enregistrements, afin qu’ils soient réutilisés et réinterprétés par d’autres, l’ancienne directrice regrette que des enquêtes ne soient pas réutilisées et que des nouveaux corpus soient créés pour chaque expositions. Pour finir l’entretien, l'enquêtrice interroge Danielle Musset sur la place de l’ethnobotanique dans un musée tel celui de Salagon. Cette dernière considère que la discipline est à la base du musée, mais que cette base n’est plus enrichie et que les travaux réalisés dans le passé ne sont pas assez valorisés. Elle pense aussi qu’il y a beaucoup à faire sur les représentations et les pratiques contemporaines. L’enquêtrice lui demande, pour terminer, ce que l’ethnobotanique lui a apporté dans sa vie personnelle. Danielle Musset répond que cela lui a donné une connaissance élargie des plantes, le plaisir d’enseigner et le lien que la transmission de ce savoir créé avec les gens.

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