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Sabine Le Bayon, « Japon : une sortie de la déflation qui grève le pouvoir d’achat des ménages », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.6986df...
En 2024, la croissance a été quasi-nulle en moyenne annuelle, en raison d'un acquis négatif et d'un mauvais début d'année (lié à l'arrêt de la production dans plusieurs usines du groupe Toyota 2 ). À partir du deuxième trimestre 2024, la demande intérieure puis le commerce extérieur ont soutenu la croissance. Malgré l'inflation élevée, la consommation des ménages s'est redressée, soutenue d'abord par l'augmentation des salaires nominaux (grâce aux négociations du printemps 2024, aux bonus d'hiver et à la hausse du salaire minimum) et ensuite par la baisse du taux d'épargne, ce dernier restant néanmoins supérieur à son niveau de 2019. L'investissement productif a crû de 1,4 % en 2024 en moyenne, bénéficiant de la hausse du taux de marge depuis mi-2022 3 et de conditions de financement toujours accommodantes.La croissance serait modérée en 2025 et 2026 (respectivement 1,1 % et 0,6 % 4 ), dépassant la croissance potentielle, estimée à 0,5 % par le Cabinet Office et l'output gap deviendrait positif. Nous faisons l'hypothèse que la politique commerciale américaine amputerait la croissance de 0,2 point en 2026 : d'une part, via les importations directes japonaises d'aluminium et d'acier aux États-Unis ; d'autre part, en raison des mesures de rétorsion contre le Mexique, pays où de nombreuses usines japonaises de production d'automobiles se sont installées pour exporter plus facilement vers les États-Unis. Lors d'une rencontre en février 2025 avec le président américain, le premier ministre japonais avait convenu d'une coopération accrue d'un point de vue énergétique entre les deux pays et s'était engagé à se fournir davantage en GNL auprès des États-Unis pour aller vers un rééquilibrage de la balance commerciale entre les deux pays au profitdes États-Unis. [Premiers paragraphes]