1 décembre 2019
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https://doi.org/10.23708/J64O03
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Claire Gondard-Delcroix et al., « Cartographie des réseaux et stratégies communautaires de sécurisation des conditions de vie dans le Grand Sud de Madagascar », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.6aba32...
Le Grand Sud de Madagascar est caractérisé par une situation de crise chronique et polymorphe, à la fois sociale et environnementale, due à la sécheresse et au contexte agroclimatique, à l’enclavement et à l’insécurité ainsi qu’aux défaillances institutionnelles. Malgré les nombreux projets humanitaires et de développement qui se succèdent depuis 30 ans, ces composantes d’une crise structurelle ne sont pas dépassées. Pourtant, il existe une littérature abondante, issue à la fois du monde académique et des évaluations de projets, qui permet de dresser un inventaire des causes des échecs et des réussites. De cet inventaire, il ressort la nécessité de prendre en compte la dimension sociale pour produire des projets de développement soutenables, tant socialement (notamment en termes de réduction des inégalités) que d’un point de vue environnemental. Cette vaste littérature établit en effet l’intérêt des structures collectives pour renforcer les capacités d’adaptation des ménages et sécuriser leurs conditions de vie. Toutefois, les nombreux projets de développement mis en place dans le Sud ont régulièrement buté sur cette dimension collective. De nombreuses études ont ainsi, à la suite des travaux précurseurs d’Emmanuel Fauroux, interrogé la dimension socioculturelle et les formes micro-locales du pouvoir comme facteurs explicatifs majeurs, bien que cachés, de la réussite ou de l’échec des projets (Fauroux 2002).Se positionnant dans cette continuité, l'étude opère un focus sur les organisations locales et les réseaux sociaux de sécurisation des conditions de vie en mobilisant de façon novatrice une analyse croisée des réseaux, des organisations locales et de la résilience. Elle interroge le rôle de ces systèmes sociaux locaux dans la sécurisation des conditions de vie des ménages ruraux du Grand Sud. In fine, l’objectif de l’étude est d’identifier quelles sont les caractéristiques des réseaux et des organisations locales qui renforcent les capacités des ménages à faire face à court et à plus long terme à l’adversité. Elle s’appuie à cette fin sur l’étude des trajectoires des ménages en cherchant à identifier, dans les dynamiques collectives des réseaux sociaux et des organisations locales, les facteurs favorisant, ou au contraire limitant, la sécurisation des conditions de vie de ces ménages. Ainsi, l’identification des leviers et des obstacles à cette résilience doit permettre de concevoir des stratégies de développement mieux à mêmes d’intégrer positivement la dimension collective, et d’aller vers un développement soutenable et inclusif, tel qu’ambitionné par la Banque Mondiale et l’Etat malgache.