Politiques de la coordination: enjeux organisationnels et professionnels

Résumé Fr

Depuis quelques décennies, une des priorités de l’action publique est l’amélioration de la coordination entre opérateurs du système de santé, que ce soit au niveau organisationnel ou au niveau individuel. Différents facteurs permettent d’expliquer ce mouvement. En sus des explications fréquemment avancées d’ordre démographique, la spécialisation médicale mais aussi les processus de rationalisation à l’œuvre au sein des systèmes de santé et de recherche peuvent être invoqués. Cette action publique se traduit par « plus » d’organisation(s). Cette prolifération organisationnelle ne passe pas seulement par la conception de nouveaux outils, la création de nouvelles organisations de type bureaucratique ou la fusion d’organisations ; elle se traduit aussi par la création d’entités organisationnelles censées coordonner des acteurs sans disposer d’autorité hiérarchique ni de moyens financiers conséquents. Face à ces mouvements susceptibles de remettre en question leur autonomie et leur place centrale dans les systèmes de santé, les médecins adoptent différentes stratégies ; certains d’entre eux, qualifiés de « médecins organisateurs », jouent un rôle moteur dans ces tentatives de réorganisation.