18 juin 2024
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Christian Trottmann, « Resurrectio vitae mortem mortis parturivit, sur l'eschatologie de Charles de Bovelles et son évolution », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.6b2402...
L'attention de qui s'intéresse à l'eschatologie de Charles de Bovelles sera d'abord attirée par ses ultimes dialogues consacrés à l'immortalité de l'âme, mais aussi à la résurrection et à la fin du monde de 1551-52 1 . Toutefois les arguments que l'on y trouve développés et illustrés de magnifiques schémas dont notre auteur a le secret sont déjà présents pour l'essentiel dans le Livre du Sage publié dans le volume de 1510. Nous examinerons donc dans un premier temps comment on passe ainsi d'une philosophie de la résurrection à l'apologétique des derniers dialogues centrée sur la notion d'entéléchie. S'en tenir là serait toutefois manquer le moment proprement théologique de la réflexion de Bovelles sur l'eschatologie qui se trouve dans le traité de 1515 intitulé Conclusions Théologiques. On sait en effet qu'au tournant des années 1510, les tensions importantes avec son entourage académique du Collège du cardinal Lemoine et les censures de la faculté de théologie l'incitèrent à quitter Paris pour se retirer comme chanoine de Noyon. Il rédigea dès lors plusieurs écrits théologiques et en particulier deux traités parus en 1513 et 1515 2 . Si le premier s'en tient à un plan plutôt exégétique ne laissant guère de place à des questions sur l'eschatologie, le second au contraire, sur les dix Conclusions ordonnées selon un plan proprement théologique, consacre les deux dernières respectivement à la résurrection et au jugement. Ce sont donc elles que nous examinerons dans un second temps en quête d'une spécificité de l'eschatologie de Charles de Bovelles.