Ces mots pour dire l'Autre: l'exemple du récit de Toula

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2014

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Sandra Bornand, « Ces mots pour dire l'Autre: l'exemple du récit de Toula », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.6bgtyq


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En Afrique comme en Europe, les interrogations sur l’altérité et l’identité sont plus que jamais au cœur de la société. Mais, bien qu’elles soient présentées comme des faits réels, elles sont des constructions sociales, sur lesquelles il est intéressant de réfléchir, afin de décrypter les représentations dominantes dans une société donnée.Pour ce faire, je propose de m’attarder, dans cet article, sur un exemple tiré de la littérature orale songhay-zarma des jasare (griots généalogistes et historiens), Le récit de Toula. Celui-ci raconte la transformation d’une jeune fille en génie, et aborde ainsi très explicitement la transfiguration du proche – l’enfant chérie d’une prestigieuse famille songhay – en un génie malfaisant, image de l’altérité la plus radicale. Comme s’il existait toujours dans le tout autre, une part irréductible de proximité. Nous verrons comment ce processus de transformation apparaît ici comme métaphore des changements de statut qu’une jeune fille vit lorsqu’elle se marie.Par la dimension temporelle qu’implique la narration, ce récit nous permet de déconstruire le processus qui se trouve au cœur des représentations de soi et des autres dans une société spécifique et de « disséquer » les mécanismes linguistiques à l’origine de ces représentations, mais aussi des mécanismes d’appropriation ou d’exclusion. Car la question de l’altérité renvoie immanquablement à une interrogation sur la manière dont l’énonciateur – dans une situation de communication spécifique – se perçoit lui-même, l’autre ne pouvant se construire que par opposition à soi et au familier.

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