« Un discours tout de flame » : François Chauveau, La Hiérusalem délivrée (Barbin, 1667)

Résumé Fr En

Les gravures de François Chauveau pour la traduction par Michel Le Clerc des cinq premiers livres de La Jérusalem délivrée, parue chez Claude Barbin en 1667, se ressaisissent de l’héritage de Bernardo Castello, premier illustrateur du poème épique du Tasse, de façon tout à fait singulière : là où Castello privilégie la stase et la deixis, Chauveau utilise l’image qu’il donne au livre premier comme un programme iconique condensant, grâce à la plasticité et à la polysémie de la poétique de la lumière tassienne, un maximum d’affects et de significations. Mais simultanément, Chauveau reprend le procédé du mouvement suspendu des chevaux développé par Castello, qui dynamise les scènes iconiques et, par-là, restitue la puissance du texte épique et le mouvement figural qui lui est propre.

François Chauveau’s engravings for Michel Le Clerc’s translation of the first five books of the Gerusalemme liberata, published by Claude Barbin in 1667, take up the legacy of Bernardo Castello, the first illustrator of the epic poem by Torquato Tasso, in a singular way : where Castello favoured stasis and deixis, Chauveau uses the image that he gives to the first book as an iconic programme condensing, through the plasticity and polysemy of the poetics of the Tassian light, a maximum of affects and meanings. But, at the same time, Chauveau takes up Castello’s method of the suspended movement of the horses, which energizes the iconic scenes in order to avoid freezing them completely and thereby restores the dynamic power of the epic text and its own figurative movement.