Affaire des faux espions de Renault : sous la croyance, l'imaginaire

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Au premier trimestre 2011, une curieuse affaire éclate dans les médias. Le constructeur automobile français Renault aurait mis à pied, en secret, trois cadres pour cause d’espionnage à la solde d’entreprises chinoises. L’affaire prend rapidement une ampleur médiatique forte. Pourtant l’investigation judiciaire montrera en quelques semaines qu’en fait d’espionnage, il s’agit d’escroquerie et qu’en fait de coupables, les cadres mis à pied s’avèrent des victimes. Au travers de l’analyse de ce cas, l’auteur se propose d’explorer comment croyance et imaginaire viennent s’alimenter réciproquement au service de la permanence de ce qui structure l’organisation face à la crise. Chemin faisant, nous investiguerons le rôle du secret, du désaveu et de la honte dans l’histoire de l’entreprise et la construction de ses croyances.

Renault’s spies case: collective imagination under beliefsAt the beginning of 2011, a strange story kept the attention of Medias. Renault, the car company, would have dismissed, in secret, three managers. These managers would have given information about electrical vehicle project of Renault to Chinese companies. But quickly, Justice discovers that instead of spying affair we are in front of a swindle. Through the analysis of this case, this paper will investigate how belief and imagination are building one the other on the company’s history. We will analyze the part of secret, shame and disavowal as structuring process of imagination.