La seigneurie rurale : un pouvoir local

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Les pouvoirs des seigneurs sur la société ruraleLes définitions que l’on peut donner de la seigneurie des XVIIe et XVIIIe siècles sont diverses, selon que l’on suive les juristes, les actes de la pratique et les feudistes, les Constituants, les historiens... Deux questions sont essentielles pour définir le pouvoir des seigneurs : celle de la propriété partagée et celle de l’exercice de la justice par les seigneurs. La présente étude consistera à présenter de manière assez classique les pouvoirs attachés à la seigneurie. Le point de vue des seigneurs en quelque sorte. Cette analyse des pouvoirs (les « droits seigneuriaux ») prendra la forme d’une typologie car il est totalement impossible de présenter les droits exercés partout par tous les seigneurs. La seigneurie qui sera construite dans cette partie n’existe donc nulle part, mais elle établit le cadre dans lequel s’inscrivent les droits dont disposent les seigneurs pour exercer un pouvoir sur la société rurale. Des droits et des pouvoirs qui impliquent pour eux profits et prestige.--- La seigneurie rurale : un pouvoir local La première partie de cette étude analysera les pouvoirs qui s’exercent sur la seigneurie et qui, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, la font évoluer et finalement l’amènent à sa perte : pouvoir royal, révoltes paysannes, contestation par les Physiocrates et les Constituants... La seconde proposera une analyse du pouvoir local exercé par la seigneurie sous l’Ancien Régime. Au risque d’un anachronisme, on tentera implicitement le parallèle entre les pouvoirs des seigneurs et ceux des collectivités locales et des agents économiques contemporains. Certes, la seigneurie a un coût financier pour la société rurale (ce qui est actuellement le cas également de beaucoup des pouvoirs locaux), mais il y a des contre-parties. Le seigneur est un bon pourvoyeur d‘emplois ; la seigneurie exerce un pouvoir de police qui, localement, peut être très important et qui, partout, doit assurer la réglementation de la vie publique ; et surtout, elle est la base du système judiciaire de la monarchie d’Ancien Régime.