2024
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Albane Burens et al., « Survol du site chalcolithique de Taraschina en cours de fouille, au cœur du delta du Danube (mission du MEAE "Archéologie du delta du Danube" , L. Carozza dir.): Vidéo présentée dans le cadre de l'exposition "De terre et d'eau : habiter le Danube il y a 6 500 ans" au Musée Municipal de Bucarest (Roumanie) du 11 décembre 2024 au 30 mars 2025 », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.6d566b...
Cette vidéo a été produite dans le cadre de l'exposition "De terre et d'eau : habiter le Danube il y a 6 500 ans" présentée au Musée Municipal de Bucarest (Roumanie) du 11 décembre 2024 au 30 mars 2025. L'exposition s'inscrit dans le cadre du centenaire de l’Institut Français de Bucarest.Le delta du Danube, symbole de nature sauvage, occupe une place particulière dans notre imaginaire. Mais le delta est-il aussi "immuable" que nous nous le représentons ? À t-il toujours été tel que nous le connaissons aujourd'hui ? Les recherches archéologiques et géographiques menées par une équipe franco-roumaine révèlent qu’il y a 6 500 ans cette région était intensément peuplée par des communautés agro-pastorales. Le site archéologique de Taraschina, aujourd'hui partiellement submergé sous les eaux et les sédiments apportés par le fleuve, offre des preuves claires d’un monde disparu. Les populations chalcolithiques de la culture Gumelnița exploitaient les écosystèmes en pratiquant l’agriculture, l’élevage et la pêche. Mais elles ont dû faire face aux changements environnementaux causés par la lente montée du niveau de la mer Noire. Confrontées à des inondations de plus en plus fréquentes, à la perte des terres cultivables et à leur transformation en lacs et zones humides, ces communautés ont été forcées de s’adapter, modifiant ainsi leur mode de vie. Elles ont finalement abandonné ces territoires, en se déplaçant vers la rive continentale du Danube. L'exposition vise à reconstituer le mode de vie de ces peuples de l'âge du Cuivre et à souligner les liens fragiles qui unissent les sociétés à leur environnement. L'analyse du passé soulève des questions essentielles sur les crises écologiques et la capacité des sociétés à répondre aux changements extérieurs. Les communautés chalcolithiques vivant à la frontière entre terre et eau ont réussi une adaptation temporaire, mais elles ont finalement dû se soumettre face à l'inexorable avancée du delta. Considéré comme un espace « naturel », le delta du Danube est le résultat d'une interaction continue entre les forces de la nature et l'activité humaine. Les sociétés ont modelé et transformé ces paysages relégués « aux marges » pendant des millénaires. La période communiste a accéléré ce processus, artificialisant une part significative du delta et créant une mosaïque d'écosystèmes plus ou moins naturels. Au fil des millénaires, les populations vivant sur les rives du Danube ont conservé des liens étroits avec le fleuve qui les nourrit. Bien que domestiqué en apparence, celui-ci revendique périodiquement son cours naturel. L’exposition nous invite à réfléchir aux liens réels et symboliques que nous entretenons avec les espaces façonnés par la terre et l'eau et à la capacité des hommes à s’adapter aux changements écologiques profonds.Laurent Carozza (Commissariat général), Albane Burens (Commissariat scientifique)