2011
Cairn
Anke Bosse, « Depersonalisierung des Schauspielers Zentrales Movens eines plurimedialen Theaters in Moderne und Avantgarden », Études Germaniques, ID : 10670/1.6dkqrg
Le mouvement de rethéâtralisation permit au théâtre du modernisme et des avant-gardes de s’émanciper du drame et du parler sur scène afin de devenir un art à part entière. À cette fin, les modernistes et les avant-gardistes se focalisèrent sur les modes d’expression propres au théâtre depuis ses origines : la scène et l’acteur. Le présent article fait la part belle à l’acteur. Ce dernier pose un problème fondamental : Inévitablement, il se présente à la fois par son corps phénoménal et individuel et par le corps sémantique du personnage qu’il joue. Or, pour le théâtre, œuvre d’art pure, telle que les modernistes et avant-gardistes l’envisageaient, rien n’importait plus que ce corps sémantique, porteur de signes propres au théâtre. Par conséquent, il fallait dépersonnaliser l’acteur jusqu’à le bannir de la scène et à le remplacer par un signe pur. Trouver les moyens dépersonnalisants les plus efficaces devint une quête menée dans toute l’Europe. Parmi ces moyens, la marionnette, signe pur par essence, joua le rôle clé de modèle. L’abstraction fut le fil conducteur de ce mouvement, puisqu’elle mobilise le spectateur en tant que « co-créateur » ; l’ouverture vers les média et les arts voisins : la photographie, le film, le phonographe, les arts plastiques, la musique et l’architecture fut la voie privilégiée. Au paroxysme de cette évolution, le théâtre plurimédial engendra sa propre disparition en procédant au remplacement de l‘acteur par des formes géométriques animées, des lumières colorées etc. De Maeterlinck au Bauhaus, la dépersonnalisation eut un impact considérable dont l‘auteure du présent article se propose de retracer les différentes étapes.