Étude qualitative de l’expérience psychocorporelle des autotouchers faciaux spontanés chez des infirmiers portés volontaires en renfort covid

Fiche du document

Date

2020

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Claire Liné et al., « Étude qualitative de l’expérience psychocorporelle des autotouchers faciaux spontanés chez des infirmiers portés volontaires en renfort covid », Recherche en soins infirmiers, ID : 10670/1.6dl51j


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Introduction : la pandémie de covid-19 justifie des gestes barrières et le port de matériel de protection, qui viennent contrarier les gestes réflexes d’autotouchers faciaux spontanés. Nous proposons d’explorer l’expérience psychocorporelle générée par la modification de cette gestuelle dans ce contexte sanitaire.Méthode : étude qualitative menée auprès de neuf infirmiers(ères) portés(ées) volontaires en renfort. Entretiens semi-structurés analysés selon l’analyse interprétative phénoménologique.Résultats : la perception du risque d’auto-inoculation n’est pas en lien avec le niveau d’exposition au virus. Le vécu des autotouchers est influencé par le niveau d’attention portée par le sujet à l’égard de son visage et par les antécédents médicaux en lien avec celui-ci. Trois sortes d’adaptations psychocorporelles sont mobilisées pour contrôler les autotouchers : le contrôle par l’évitement, le contrôle par occupation des mains et les stratégies corporelles compensatoires. Les représentations du soi corporel sont modifiées.Conclusion : les résultats mettent en évidence la charge cognitive et affective que génèrent les autotouchers contraints et le port du masque de protection, et soulignent l’importance de s’interroger sur les implications de ces modifications sensori-motrices. Il apparaît nécessaire d’accompagner les professionnels de santé dans l’évaluation des répercussions psychocorporelles en situations pandémiques.

Introduction : The COVID-19 pandemic has warranted the implementation of barrier actions and the wearing of personal protective equipment (PPE). These behavioral adaptations counteract spontaneous self-touching reflex gestures. I propose to explore the mind-body experience generated by these gesture changes in this health context.Method : I conducted a qualitative study with nine nurses who volunteered as reinforcements. The semistructured interviews I carried out were analyzed using the interpretative phenomenological analysis approach.Results : The perception of the risk of self-inoculation is not related to the level of virus exposure. Facial PPE is perceived both as reassuring and difficult to put up with. The experience of self-touches is influenced by the level of attention the subject pays to his or her face and by the medical background related to this. Three kinds of mind-body adaptations are used to control self-touching : control by avoidance, control by keeping one’s hands busy, and compensatory bodily strategies. The representations of the bodily self are modified in terms of gestures and of the feeling of humanness. This generates a form of bodily abandonment and a lived experience of soiled bodies.Conclusion : The results highlight the cognitive load involved in refraining from self-touching and with the wearing of facial PPE. They emphasize the importance of questioning the implications of these sensorimotor modifications. Supporting health professionals in assessing the mind-body repercussions in a pandemic situation appears key.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en