13 décembre 2021
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Camille Lesouef, « Aux origines du jardin moderne : tensions professionnelles, esthétiques et idéologiques dans l’art des jardins en France (1867-1914) », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.6e27f1...
Cette thèse consacrée à l’art des jardins en France entre 1867 et 1914 s’intéresse à un moment de bascule où l’on assiste notamment au retour en vogue du jardin régulier. Celui-ci, loin de se limiter à un changement de goût, résulte de la conjugaison de plusieurs phénomènes aux dimensions tant stylistique qu’idéologique, professionnelle ou disciplinaire. Parmi les mécanismes alors à l’œuvre dans ce mouvement de modernisation, on observe une multiplication des publications, l’écriture d’une histoire, l’institutionnalisation de la discipline, l’émergence d’une profession dotée d’un enseignement spécifique et l’apparition d’une communauté d’amateurs. Cette étude met donc en lumière la complexité et la richesse d’une période méconnue de l’histoire des jardins ainsi que les tensions qui la caractérisent : l’autonomisation de l’art des jardins vis-à-vis de l’architecture et de l’horticulture, la dialectique entre tradition et modernité et entre nationalisme idéologique et internationalisation. L’analyse de textes et de projets et de leur interrelation offre l’occasion d’examiner la façon dont les premiers agissent comme un laboratoire de forme pour les seconds. Ce doctorat met également en contexte le cas français avec les réformes jardinistes contemporaines en Angleterre, en Allemagne et en Autriche, plus particulièrement dans le cadre de leur relation avec la modernisation de l’habitat domestique au croisement de l’architecture, des arts décoratifs et de l’art des jardins.