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Nonna Mayer et al., « La fin d'une étrange lacune de la sociologie des mobilisations : L'étude par sondage des manifestants : fondements théoriques et solutions techniques », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10.3406/rfsp.1997.395146
Si les formes et les ressorts de l'action collective commencent à être mieux connus, les individus qui manifestent — acteurs des démonstrations de rue — n'ont guère fait l'objet d'études centrées sur les modalités du passage à l'acte. Depuis Barnes et Kaase, il existe de solides études par sondage de la propension des individus à manifester, mais ces études renseignent sur les représentations, et notamment sur la perception de la légitimité de l'action collective, et sur les dispositions à agir, et non sur les comportements effectifs. La plupart des travaux classiques sur la manifestation prennent comme unité d'analyse ces événements que sont les manifestations et constituent des corpus plus ou moins étendus mais toujours riches en informations. Mais d'une part, les conclusions qui s'en dégagent sont le plus souvent non compatibles avec celles issues des études sur la propension à manifester. D'autre part, ces travaux n'aident guère à élucider les mécanismes de la participation des individus à l'action. La solution proposée pour mettre fin à cette étrange lacune de la sociologie des mobilisations est le recours au sondage effectué pendant les manifestations. Mais cette méthode, qui n'a que de rares précédents, soulève des difficultés techniques spécifiques. Trois sondages dans des manifestations effectués à Paris entre février et mai 1994 ont permis d'apporter à ces difficultés des solutions qui font l'objet d'un exposé détaillé. L'apparence antinomie entre cette méthode par construction individualisante qu'est le sondage d'opinion et l'objet par nature collectif (la manifestation de rue) auquel on l'applique ne doit donc plus être considérée comme un obstacle.