2021
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Odile Gannier, « Flux migratoires, fictions de l'exil? », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.6e825b...
« Y a-t-il trop de romans sur les migrants ? » titrait le magazine Le Point du 18 décembre 2019 (dans un article signé Valérie Marin La Meslée). Le titre lui-même de cet article surprend au regard du contenu, qui valorise au contraire les récentes publications fictionnelles sur le sujet. Mais il soulève la question de la reconnaissance d’une production littéraire : dirait-on « y a-t-il trop de romans policiers ? » ou « publie-t-on trop de romans d’amour ? » ? C’est dire, en réalité, la force de l’image ou de la fiction pour évoquer un sujet politique ou social, son impact autrement plus durable que des colonnes de chiffres ou de la publication de quotas. Sans doute, l’immédiateté de l’émotion et l’éveil de la puissance de l’imagination sont-ils plus percutants dans un roman que dans un article de journal ou de loi. Nous tirerons nos exemples de récents récits comme _Nel mare ci sono i coccodrilli_(_Dans la mer il y a des crocodiles. L’histoire vraie d’Enaiatollah Akbari_), de Fabio Geda (2010), de romans à succès « grand public », comme _Eldorado_ de Laurent Gaudé (2006), _Trois femmes puissantes_ de Marie NDiaye (Goncourt, 2009), ou encore _Mur Méditerranée_ de Louis-Philippe Dalembert (finaliste Goncourt 2019).