Structuration de l'espace sous le magistère du Roi Agaja (1708/11-1740) : une contribution à la connaissance des palais du Royaume de Danxomé (Dahomey) Structuring space under the rule of King Agaja (1708/11-1740) : a contribution to the knowledge of the palaces of the Danhomè kingdom (Dahomey) Fr En

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29 juin 2022

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Houénoukpo Samson Sébastien Tokannou, « Structuration de l'espace sous le magistère du Roi Agaja (1708/11-1740) : une contribution à la connaissance des palais du Royaume de Danxomé (Dahomey) », Theses.fr, ID : 10670/1.6ecomc


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La ville d’Agbomè et sa campagne ou banlieue génériquement dénommée Agbogudo se sont développées sur un plateau de « terre de barre », un sol argileux que les différents occupants du site ont destiné à divers usages. L’agriculture, sous diverses formes, est la première activité que pratiqua la population. À côté d’elle, de nombreuses autres occupations professionnelles existaient : la fabrication des poteries et des pipes (céramiques), l’activité métallurgique essentiellement. Les hommes et les femmes qui s’y adonnaient venaient d’horizons divers. Bien qu’aucune preuve matérielle retrouvée ne désigne d’emblée Zasa comme un site militaire, notamment utilisé pour la formation des agoojie, rien ne permet d’exclure cette éventualité, car seulement une infime partie des sites a été fouillée. Or, la tradition et l’histoire sont formelles sur cette question. Toutefois, l’hypothèse d’un usage domestique et celle de la présence d’esclaves royaux sont certaines. En conséquence, les palais ou leurs personnels dirigeants conduisaient une agriculture nourricière de la capitale Agbomè. Ces derniers étaient autant des dignitaires anato (hommes libres) que des princes, dont il est dit que la zone représente pour eux une prison, une forme de reconversion ou de « travaux forcés » si l’on juge ce processus. Les pratiques vodun devaient être évidentes. Mais, les données matérielles ne donnent pas une réponse définitive de ce fait. Les sondages sur le site de Zasa et les datations qui en sont issues suggèrent une occupation continue depuis la fin du XVe siècle jusqu’à l’actuel. Cette tranche chronologique souligne l’occupation du site avant la royauté du Danxomè, et sa réoccupation plusieurs fois après la conquête coloniale de 1894. Hier comme aujourd’hui, Zasa et la zone voisine sont des zones d’agriculture. Les palais eux-mêmes semblent avoir succédé à des champs. Au moins, de toute évidence, la région était occupée avant leur construction au vu des vestiges retrouvés dans les parois des murailles extérieures. Parmi les produits consommés, la Musa sp. (banane) est en bonne place. Le mobilier retrouvé, pour le moment, n’atteste pas d’une population d’élites. Les analyses mettent en relief une exploitation de la ressource du sol local pour fabriquer les céramiques, et pour bâtir les palais. Ceci suggère également la mise en œuvre de techniques locales. Au vu de nos résultats de fouille, il est possible de dire que les deux palais fouillés n’ont pas longtemps été occupés par une cour royale ou des personnes libres. Néanmoins, il faut plus de travaux pour tirer une telle conclusion. Ce qui est sûr, c’est qu’à partir de ces palais, une urbanisation s’est développée et une organisation fut faite pour produire des denrées nécessaires à la survie du cercle du pouvoir. Il est très probable que les palais d’Agbogudo aient eu cette fonction. À partir d’eux également s’organisait une défense de la capitale royale, bien qu’éphémère quand la menace devient forte. Aussi, en une période où l’épidémie de la variole a beaucoup sévi, cette urbanisation autour des palais, qui permettait d’éloigner des groupes les uns des autres et de mettre à l’abri la famille royale, parfois même de cacher certains de ses membres devrait être une manière d’arrêter sa propagation. Mais, cette dernière argumentation reste à approfondir.

The town of Agbomè and its countryside or suburbs, generically called Agbogudo, developed on a plateau of "terre de barre", a clay soil that the various occupants of the site used for various purposes. Agriculture, in various forms, was the first activity practiced by the population. Alongside this, there were many other professional occupations: the manufacture of pottery and pipes (ceramics), and mainly metallurgical activity. The men and women involved came from a variety of backgrounds. Although no material evidence has been found to indicate that Zasa was a military site, particularly one used for training agoojie, this cannot be ruled out as only a small proportion of the sites have been excavated. Tradition and history are clear on this issue. However, the hypothesis of domestic use and the presence of royal slaves are certain. As a result, the palaces or their leading personnel carried out a nourishing agriculture of the capital Agbomè. The latter were as much anato dignitaries (free men) as princes, for whom the area is said to represent a prison, a form of retraining or "forced labour" if one judges this process. Vodun practices must have been evident. However, the material data does not give a definitive answer to this fact. The test pits at the Zasa site and the dating from them suggest continuous occupation from the late 15th century to the present. This chronological slice underlines the occupation of the site before the Danxomè royalty, and its reoccupation several times after the colonial conquest of 1894. Then as now, Zasa and the surrounding area are agricultural zones. The palaces themselves seem to have replaced the fields. At least, the area was obviously occupied before they were built, given the remains found in the walls of the outer walls. Among the products consumed, Musa sp. (banana) is prominent. The furniture found does not, for the moment, attest to an elite population. The analyses highlight the exploitation of the local soil resource to make ceramics and build palaces. This also suggests the use of local techniques. In view of our excavation results, it is possible to say that the two excavated palaces were not occupied for a long time by a royal court or free people. Nevertheless, more work is needed to draw such a conclusion. What is certain is that from these palaces, an urbanisation developed and an organisation was made to produce the necessary commodities for the survival of the power circle. It is very likely that the palaces of Agbogudo had this function. From them, too, a defence of the royal capital was organised, albeit ephemeral when the threat became strong. Also, at a time when the smallpox epidemic was rife, this urbanisation around the palaces, which made it possible to distance groups from each other and to shelter the royal family, sometimes even to hide some of its members, should be a way of stopping its spread. But this last argument remains to be studied in greater depth.

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